Pourquoi les victimes restent?
Invisible, pernicieuse, redoutable, la violence conjugale psychique fait peu parler d’elle… Parce qu’elle se déroule à huis clos, dans le secret des alcôves, sans témoin. Parce que les victimes sont souvent honteuses et ne parviennent que très difficilement à se libérer de l’emprise de leur bourreau. Et parce que ces derniers, fins manipulateurs, minimisent leurs actes et affichent leur plus beau profil en société. «Faute de preuves, dénoncer de telles situations, c’est quasi mission impossible!» constate Isabelle Levert.
ça détruit l’amour de soi, la confiance en soi, l’image de soi.» Les blessures sont intérieures, indiscernables. Aussi profondes que douloureuses. Aussi handicapantes que traumatisantes. Le poids des mots, des comportements peut faire autant de dégâts que le choc des coups!
Très souvent mythomane, petit paranoïaque ou pervers narcissique, l’abuseur psychique ne vise qu’un but: dominer son conjoint. Pour cela, il déploie des trésors de ruses et d’ingéniosité. Déjà, il joue les don Juan pour charmer sa proie et endormir sa méfiance.
Puis, à mesure que le filet se resserre, il distille son poison par petites touches assassines. La violence monte crescendo, se fait quotidienne: paroles méprisantes, reproches, critiques acerbes, rabaissement, dénigrement, rejet, mépris, indifférence, isolement, intimidation, menaces… Tel un Dr Jekyll et Mr Hyde, le persécuteur alterne attitude douce et charmante avec propos déplaisants et réflexions humiliantes. Ce qui a l’art de déboussoler son souffre- douleur, de lui faire perdre pied.
La victime est comme une mouche prise dans une toile d’araignée: plus elle se débat, plus elle s’englue. Conditionnée par son partenaire toxique, elle est complètement sous son emprise. Elle n’arrive pas à mettre des limites, à se faire respecter, à dire non. Elle pense que c’est de sa faute s’il y a un problème dans le couple et espère encore que cela s’arrangera avec le temps
Un petit rappel : cet homme qui ne se remettra jamais en question. (il pense être parfait)
Le parent exclu est aussi une victime de violences familiales :
Tout comme les enfants, la victime adulte vit un terrible CHOC EMOTIONNEL et passe par les différents stades : sidération, isolement, anxiété pouvant devenir chronique, stress, épuisement psychique...
Tout comme pour les enfants, à force de luttes, les victimes peuvent s’épuiser et des répercutions sur la santé peuvent s'en suivre : anxiété, troubles de l'alimentation, maladies de peau, problèmes cardiaques...etc.(crise cardiaque le 06-10-2013)
Des troubles psychiques graves peuvent s'installer : dépression et troubles anxieux peuvent conduire à des actes violents et malheureusement jusqu’au suicide par un acte ou par abandon de soi.
Aux violences psychologiques s'ajoutent une grande difficulté méconnue des psychiatres non confrontés à ces situations, un dilemme cruel et sans issue pour certains :
Fuir le bourreau n'est pas possible tant que les enfants sont jeunes puisque les liens de sang avec les enfants perdurent,
Le deuil des enfants est impossible à faire puisque les enfants sont toujours vivants et quelquefois habitent dans le même quartier, leur abandon n'est pas permis pour tous les parents.
Pour certaines personnes, l’emprise est trop forte, elles ne peuvent ni combattre, ni fuir.
Le parent excluant cherchera à utiliser les faiblesse du parent exclu devant la justice. Ces faiblesses sont celles qu'il a provoqué, ce comportement est terriblement pervers.
.
L'exclusion parentale est une violence psychologique :
L'enfant exclu (aliéné) subit de terribles pressions et chantages affectifs qui SONT des violences psychologiques.
Le parent combatif (excluant ou aliénant) veut supprimer l'autre, l'étranger, "l'alien" de la vie de ses enfants (d'où le nom d'aliénation parentale).
Toutefois, la prise de conscience de la Victime va se traduire par des ruptures à répétition… suivies de retours auprès de son tortionnaire. Et oui, force est de constater qu’il s’agit d’un véritable défi que de quitter un Manipulateur !
Le Manipulateur va jouer la carte de la séduction pour retenir sa Victime
La prise de conscience : ENFIN!
La rupture va être une révélation, et va conforter la Victime dans l’idée que son Manipulateur a, depuis le tout premier jour, des problèmes majeurs irréparables. De nombreux éléments vont lui revenir en mémoire : elle les verra sous un jour nouveau, non plus comme des « malentendus » mais comme des INDICES qu’elle n’a pas su interpréter, des pistes qu’elle a occultées inconsciemment pour ne pas voir la réalité en face. Elle se confrontera aux dégâts engendrés par cette fâcheuse expérience.
La culpabilité de « n’avoir rien pu faire » :
Cette culpabilité, tant sollicitée par le Manipulateur lors de la relation, ne s’envolera pas du jour au lendemain. Elle continuera à tourmenter la Victime qui se sentira toujours, à certains moments, responsable du tournant qu’a pris la situation. Cette culpabilité disparaîtra progressivement, mais occasionnera des souffrances difficilement surmontables dans les premiers temps.
La reconquête de l’estime et de la confiance en soi :
La Victime, alors libérée d’un poids, va réapprendre à s’écouter et à se respecter. Elle cessera de nier ses désirs et s’accordera du temps pour les satisfaire. Elle identifiera les éléments de sa PROPRE PERSONNALITÉ qui l’ont conduit à tomber dans les griffes d’un être démoniaque, et mobilisera toute sa vigilance pour ne pas revivre une pareille expérience.
De ce fait, elle évoluera dans une méfiance latente qui pourra, à certains moments, la faire basculer dans la paranoïa. Elle sera encore régulièrement sujette à des périodes de mal-être et à des cauchemars qui la renverront directement à son Manipulateur.
La Victime aura toutefois, à ce stade de l’étape , fait des progrès considérables. Le temps sera un remède efficace pour lui permettre d’exorciser définitivement ses démons tenaces.
Une culpabilité qui change de visage :
En effet, si la Victime culpabilisait auparavant d’avoir pu être responsable de cette situation catastrophique, elle culpabilisera désormais d’avoir été assez naïve pour ne pas avoir su démasquer la supercherie…et pour avoir accordé sa confiance à quelqu'un qui ne mérite pas ce titre.
Comme vous pouvez le constater, les cicatrices que les Manipulateurs infligent à leurs Victimes sont marquées au fer rouge…
La vie après est source d’épreuves certes, mais aussi d’enrichissements qu’il faut savoir identifier pour se sortir grandi d’une expérience aussi douloureuse. Article
Combattre un Pervers
Paul-Claude Racamier dit du pervers : « Tuez-le, il s’en fout. Humiliez-le, il en crève ! » Si vous vous emportez face à un pervers narcissique, surtout en public, il y a fort à parier qu’il profitera du contexte qu’il a mis en place et qu’il retournera votre agressivité contre vous : « Enfin, tu te révèles… Nous te savions méchant, mais pas à ce point… »
Le pervers narcissique a une grande faille narcissique, c’est son image qu’il protège… C’est donc quelqu’un d’extrêmement fragile, derrière une apparence de toute-puissance. Cette voie n’est donc pas la panacée. L’idéal est encore de couper court à toute relation avec lui. C’est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire à soi-même, parce que se protéger soi-même est la première chose à faire dans la vie… C’est aussi le plus beau cadeau que vous puissiez lui faire parce qu’il sera obligé soit de se trouver une nouvelle victime, soit de se remettre en question. Cela pose par ailleurs la question de nos propres aspects pervers. Il est normal, quand on a subi trop d’attaques dénarcissisantes, de vouloir expulser sa rancune vers l’autre, de lui rappeler ses torts et sa responsabilité. Mais n’oublions pas que le pervers est un être humain particulièrement fragile.
La victime du PN porte-t-elle une part de responsabilité?
Il existe des traits communs aux victimes de manipulateurs. Elles sont généreuses, sincères, ouvertes aux autres, font facilement confiance, mais sont souvent à la recherche d'une relation qui les aide à se structurer. Elles préfèrent s'inscrire dans le désir de l'autre plutôt que d'exposer le leur. Dans certains cas, les victimes ont un penchant masochiste.
La victime, à l'inverse du pervers, projette de l'amour et, souvent, renarcissise son partenaire, ce qui la rend d'autant plus insupportable pour le pervers. Elle est habitée par le doute, le désir de faire mieux, d'être à la hauteur. Ce qui peut la conduire à surjouer son personnage. Mais il est très délicat de parler de responsabilité. N'oublions pas qu'elle reste une victime.